La situation privilégiée de Berbegal lui valut d’être élue par les templiers pour accueillir une enceinte fortifiée qui complémenterait la défense du Château voisin de Monzón.

La forteresse, en forme circulaire, fut ensuite dirigée par les Chevaliers de l’Ordre de l’Hôpital de Saint Jean de Jérusalem.

Ce que l’on appelle l’Arc de l’Hôpital, pourvu de deux meurtrières, est l’unique élément qui reste aujourd’hui du Château, il devait en être l’unique accès.

Cette enceinte fortifiée se convertira plus tard en un Hôpital à but caritatif. Il avait été conçu comme une auberge ou un asile pour accueillir les pèlerins et les voyageurs, pauvres et sans toits, mais aussi les personnes âgées. Il n’avait cependant pas le sens qu’on entend aujourd’hui, par hôpital en tant que lieu où l’on soigne les malades. Ces hôpitaux furent l’une des contributions principales de l’époque à la société médiévale.

L’Hôpital de Berbegal fonctionna jusqu’au XVIIIe siècle au moins. À cette époque il assuma aussi le rôle de tuteur temporaire des enfants trouvés, orphelins et nés au sein de familles pauvres qui avaient été abandonnés par leurs parents. Ils étaient ensuite emmenés à l’Hôpital de Nuestra Señora de Gracia de Saragosse.

Sur l’arc de Casa Vinos on trouve un relief incomplet, décoré de la rose à six pétales, un des éléments ornementaux de notre tradition populaire les plus étendus dans l’espace et le temps. Toute la décoration végétale sert de cadre au blason de Berbegal, représenté par un coq, emblème qui nous parle du rôle de la municipalité dans l’oeuvre de l’hôpital auprès des pauvres et des pèlerins.

L’actuel tracé de la Place à laquelle on accède par l’arc reproduit la structure urbaine ce cet ancien hôpital. Dans cette même enceinte, on construisit au XVIIIe siècle une église dédiée à Saint Miguel de laquelle il ne reste rien. Là ou elle se trouvait, coïncidant avec sa forme même, on a construit aujourd’hui le Centre de Santé Public. La simplicité du langage constructif du bâtiment, parfaitement intégré dans le contexte urbanistique de la Place, lui valut en l’an 2000 de recevoir le Prix García Mercadal d’architecture.

 

  • Berbegal. Arco del Hospital