Entre les profonds barrancos de la Sierra de Guara, creusés patiemment par les eaux de la rivière Vero, se dresse le château - collégiale de Santa María la Mayor, avec à ses pieds le labyrinthique hameau médiéval de la monumentale ville d'Alquézar déclaré Ensemble Historique Artistique.

La roche, l’eau, l’histoire, l’art et les légendes se fondent à Alquézar, formant un univers surprenant, unique, inespéré. Il est possible de voyager dans le temps en parcourant ses étroites rues, et en franchissant les portes de la muraille qui nous parlent des anciennes histoires de maures et de chrétiens...

Alquézar est situé sur l’ultime tronçon du canyon du Vero, environné d'un spectaculaire paysage. C’est une véritable terre promise pour les amoureux de la nature et des sports d'aventure : spéléologie, escalade, randonnée à cheval ou à bicyclette...

En plus des descentes de barranco, il est possible de réaliser de nombreuses randonnées. Nous signalerons particulièrement qu'en partant de la fontaine de Monchirigüel et en descendant par le Barranco de la Fuente, on peut parcourir le dernier tronçon du majestueux canyon du Vero. Suivant un sentier parfaitement préparé, il est également possible de découvrir des fontaines, "azudes", des moulins et des ponts, qui mettent en lumière l'intense exploitation de l'eau de la rivière Vero à son passage vers Alquézar et ce depuis l'époque médiévale.

Depuis Alquézar il est possible de visiter les peintures rupestres de Quizans et Chimiachas.

Mirador 'Sonrisa al viento':

Depuis ce mirador nous découvrons une première vue panoramique sur la monumentale ville d'Alquézar et sur la dernière portion du profond canyon de la rivière Vero juste avant que ses eaux, abandonnant la Sierra de Guara, se faufilent dans les terres fertiles et douces des piémonts.
Du haut de son rocher solitaire bordé de profonds canyons, se dresse la forteresse inexpugnable, érigée par les rois chrétiens après qu’ils aient arraché ces terres aux musulmans au XIe siècle. Au début du IXe siècle, Jalaf ibn Rasid érigea sur la butte un premier château, dans le but d'empêcher que la résistance chrétienne du comté voisin du Sobrarbe pénètre dans la Barbitanya. Ces sierras pré pyrénéennes ont représenté pendant longtemps une véritable frontière entre deux cultures et deux religions. Le nom d'Alquézar renvoie à l'origine arabe de la ville, et dérive du toponyme al-Qasr : "la forteresse".
Après la reconquête par le roi Sancho Ramírez en 1067, il ne fut seulement possible de repeupler les versants situés sur les flancs du château qu’à partir de 1100, lorsque Barbastro passa sous le pouvoir des chrétiens. Le tracé du bourg, adapté aux courbes de niveaux et protégé des rigueurs climatiques, conserve toujours la structure médiévale originelle.

Portail gothique:

La ville d'Alquézar comptait à l'origine trois portes d'accès à l'intérieur de l’ensemble urbain, mais il ne reste de nos jours que le beau portail gothique. Tandis qu'à une de ses extrémités fut érigé un arc en plein cintre, de l’autre côté, on opta pour un arc brisé et couronné par le blason de la ville. Un blason constitué de trois tours et d'un seul château qui nous rappelle l'origine militaire de la localité.
Sous le passage couvert, on trouve un portail de "casa El Médico", qui affiche un des blasons les plus anciens conservés à Alquézar. Il présente une moulure de style gothique et manque d'éléments décoratifs. On peut y observer les barres d'Aragón, un lion rampant et curieusement, la coquille à côté du bâton de pèlerin.
Comme Alquézar a tenu pendant plusieurs siècles une importante place commerciale, recevant des impôts des marchands qui désiraient vendre leurs produits sur la place aux arcades, on fermait toutes les portes du village afin d’éviter qu’on y accède la nuit.

Rue Pedro Arnal Cavero:

Se promener à travers cette rue, anciennement appelée Calle Mayor, nous permet de nous introduire dans l'ensemble médiéval d'Alquézar et de revivre ainsi ce lointain passé. C'est un des trois axes principaux qui parcourent longitudinalement le village, et d'où partent ces rues transversales plus étroites et échelonnées permettant une communication plus fluide vers les différents points du village.
Il conserve encore plusieurs "callizos", ou passages couverts sous les rues, comme souvenir des temps passés où il était nécessaire de profiter au maximum de l'espace limité dans une ville densément peuplée. On dit qu'il était possible de traverser Alquézar d'une extrémité à l'autre sans mettre un pied dans la rue à ciel ouvert.
L'architecture de ses maisons, dans lesquelles s’unissent la pierre, la brique et le pisé, fruit d'une combinaison savante de matériaux utilisés dans les piémonts et dans la montagne, marque ainsi la transition entre ces deux aires géographiques.
Une multitude de détails attendent d'être découverts par des regards curieux et pour celui qui désire se perdre dans ses étroites rues pavées.

Chapelle de Nuestra Señora de las Nieves:

Dans la Calle Pedro Arnal Cavero et un peu avant d'arriver à sa place aux arcades "la Plaza Mayor", se situe un petit ermitage de Nuestra Señora de las Nieves.
Il s'agit d'une seule nef de trois travées coiffées d'une voûte sur croisée d'ogives, dans laquelle est conservé un petit retable de style Renaissance et baroque formé à partir de fragments d'autres retables aujourd’hui disparus.
Sa façade fut édifiée par des tailleurs de pierres au XVIIe siècle suivant les modèles d'architecture religieuse populaire.
À côté de l'ermitage on peut admirer un piédroit appartenant à une ancienne porte aujourd'hui inutilisée et dans laquelle on peut voir des silhouettes de chaussures gravées. Ce fut peut-être l'endroit où se tenait une échoppe d’un artisan chausseur, dont personne ne se rappelle.

Plaza Mayor:

Nous nous trouvons dans le cœur de la ville d'Alquézar, à l'ancienne Plaza Mayor, aujourd'hui appelée Mosén Rafael Ayerbe. Ce personnage, qui fut prêtre à Alquézar au début du XXe siècle, fut capable de créer une nouvelle variété d’amande greffée, mieux adaptée aux conditions climatiques de la zone. Et de laquelle provient la variété d'amande appelée "largueta" ou "desmayo".
Il s'agit d'une magnifique et tranquille place aux arcades. Sous les porches, on trouve des arcades en plein cintre et d'autres à arcs déprimés. En ces lieux, se tenaient les commerçants et artisans qui vendaient leurs produits venus des plaines et des montagnes.
Alquézar obtint le droit de tenir un marché hebdomadaire et une foire annuelle depuis 1528, année où Carlos V approuva la concession à cette ville. Ceci permit à Alquézar de commencer une nouvelle étape de splendeur et d’épanouissement.

Fontaine de Monchirigüel:

Après avoir traversé la Plaza Mayor et pris la rue Calle de la Iglesia, nous suivrons la première rue à gauche, par laquelle on accède à la fontaine Monchirigüel après la descente d'escaliers en pierre.
Il s'agit d'une fontaine construite au XVIe siècle qui, ornée d'éléments décoratifs de style renaissance, porte le blason de la ville d'Alquézar.
De cet endroit on peut profiter d'un spectaculaire point de vue sur la Collégiale, juchée sur la butte calcaire et défiant le vide qui s'ouvre à ses pieds.

Place Cruz de Buil:

A la fin de la rue Calle de la Iglesia, où confluent d'autres rues, se trouve la Plaza Cruz de Buil. C'est par celle-ci que l'on accédera à l'enceinte fortifiée du château collégial, en franchissant la porte blasonnée construite entre le XVe et le XVIe siècle. Depuis les origines de cette forteresse, cet endroit a toujours été le point d’accès au château, puisque le reste est entouré de parois rocheuses calcaires.

Mirador O´Bicón:

Sur la plaza Cruz de Buil nous prendrons la rue Calle Baja, par laquelle on accèdera au mirador O´Bicón. Depuis cet endroit on pourra admirer une superbe vue du dernier tronçon du canyon de la rivière Vero, après qu’il ait traversé les sierras pré-pyrénéennes. On pourra parfaitement apprécier l'union de la roche calcaire aux conglomérats, donnant chacun d'eux naissance à des reliefs très différents, les premiers aux formes découpées et les seconds arrondies.
Les eaux de la rivière Vero s'écoulant dans le fond du barranco furent capables, à d'autres époques, d’actionner les turbines d'une vieille centrale hydroélectrique ainsi que les pesantes pierres du moulin de Fuentebaños, situées en aval.
La rumeur des eaux du Vero, qui se frayent leur chemin entre les grands rochers nous accompagne, tandis que nous profitons de ce magnifique recoin du Somontano.

Eglise paroissiale de San Miguel Arcángel:

Dans une des extrémités de cette localité se trouve l'église paroissiale de San Miguel Arcángel. Sur le lieu d’un temple antérieur qui fut démolit, on commença à construire l'actuel en 1681, construction qui fut achevée en 1708.
Il s'agit d'une œuvre à caractère populaire. Le plus surprenant est la robustesse et la solidité de l'enveloppe, ainsi que le jeu harmonieux des volumes et des petits toits. Tout ceci rend difficile de deviner qu'il s'agit là d'une construction baroque. Au contraire, l'intérieur de la nef est couvert d'une voûte en berceau à oculi, particulier à ce style baroque. La presque totalité des retables et des objets liturgiques qu’elle renfermait furent détruits pendant la Guerre Civile, ce qui explique sa quasi absence de décoration intérieure. Il ne reste que la partie supérieure d'un grand retable de style baroque.

Collégiale de Santa Mª la Mayor:

Le portique qui donnait accès au temple roman est aujourd’hui intégré au cloître. Ses chapiteaux reproduisent les scènes de la Genèse (XIIème siècle). Les murs ont été décorés de peintures murales (XIVXVIIIème siècles).
La chapelle de Santa Ana, ouverte sur le cloître, est le reflet du élange de culture que fut le Somontano au XVIº siècle. En effet sur son portail richement décoré de stuc(enduit imitant le marbre) apparaissent des éléments gothiques, mudéjars et de la renaissance.
Au XVIº siècle, le cloître fut agrandi par la construction de deux étages. Une des pièces où dormaient autrefois les chanoines est aujourd’hui le Musée de la Collégiale qui compte de remarquables pièces.
Un beau portail gothique donne accès à l’église (XVIº siècle). Le temple est complètement dépourvu d’ornement mais toute la richesse décorative de son architecture intérieure se trouve sur les voûtes, en forme d’étoile, sur la nef et sur l’abside polygonale.
Le retable majeur (qui date de la renaissance XVIº siècle) fut conçu comme un véritable tabernacle car derrière l’oculo central (petite fenêtre circulaire)le Santísimo Sacramento était exposé en permanence.
La Chapelle de Lecina ( baroque XVIIº siècle) renferme un magnifique christ roman grandeur nature.
Au XVIIº et VXIIIº siècles la musique avait beaucoup d’importance lors célébrations religieuses et la richesse des sons de l’orgue baroque donna de l’éclat et de la splendeur à la liturgie.

Musée Ethnológique Casa Fabián:

Cette maison-musée d'Alquezar vous propose une visite des dépendances d'une maison du XVIIe siècle (patio, cuisine, chambres, les caves, les écuries et vous conduira dans un passé relativement récent pour comprendre et découvrir la vie quotidienne des habitants du Somontano d'autrefois. 

 

En partant d'Alquézar, vous pouvez faire de différents randonées comme ceux que nous vous proposons ci-dessous:

- Route de Chimiachas
- Route des Pasarelles
- Chemin Naturel du Somontano

Ici, vous pouvez faire aussi d'autres activités telles que l'escalade ou le canyoning.

 

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